Logonewstvcommunitystore

Game Icon3 Bandes

Myung Woo Cho concrétise ses ambitions

11/12/2016

Publié par jérémie picart

commentlinktwitterfacebook
thumbnail
© Kozoom Korea
Myung Woo Cho avec le trophée juste après la cérémonie de clôture

On avait fait sa connaissance en décembre 2011 lors de la World Cup d’Hurghada alors qu’il n’avait que 13 ans. Myung Woo Cho avait alors joué 6 matchs de qualification et l’on se disait déjà qu’il serait le successeur de son illustre aîné Haeng Jik Kim, à ce moment-là triple Champion du monde Junior.

Après quatre championnats du monde Junior joués de 2013 à 2016 et notamment une deuxième place en 2014 derrière Adrien Tachoire, Myung Woo Cho réalise enfin son rêve à l’âge de 18 ans en devenant Champion du monde Junior à Hurghada.

Sa qualité de jeu et son récent podium à la World Cup de Guri cette année chez les "Grands" en faisaient le favori logique de l’épreuve comme il l’était depuis 2014. Cette fois, c’est fait et Myung Woo Cho peut envisager conquérir d’autres titres chez les Juniors puisqu’il lui reste encore trois championnats du monde à disputer.

L’hégémonie coréenne chez les Juniors commence à se faire sérieusement sentir avec trois représentants dans le dernier carré, seul Andres Carrion (ES) parvenant à se hisser à ce niveau. En 2014, seul Adrien Tachoire avait réussi à déjouer les pronostics.

En plus d’être talentueux, Myung Woo Cho est quelqu’un d’attachant. Il se confond en excuses après un coup chanceux, il félicite abondamment ses adversaires en tapotant son bleu sur sa queue quand ceux-ci réalisent un joli point, bref… une attitude respectueuse, un sportif sain d’esprit et une joie communicative.

                                

Il passe 8 à 10 heures par jour à la pratique, à l’étude des positions, des systèmes de jeu au sein de la salle de billard de son père. Son régime est draconien et l’on imagine mal une application similaire dans d’autres pays du monde, c’est même impensable.

Pourtant, l’adversité était forte ce samedi. En demi-finale, il dispose d’un accrocheur Espagnol Andres Carrion, Champion d’Europe en titre : 20 à 18 en 12 pour le Coréen à la pause mais Carrion ne tiendra pas le rythme effréné de son adversaire et s’inclinera 22 à 35 en 22 reprises.

Dans l’autre demi-finale 100% coréenne, Jung Ju Shin s’impose d’une courte tête devant Jiseung Han 35 à 33 en 31 reprises.

En finale, les deux joueurs se rendent coup pour coup : 21 à 20 en 14 reprises puis finalement Myung Woo Cho se détache peu à peu et termine à la 21ème reprise sur la marque de 35 à 29 soit à 1,666 contre 1,381 pour Jung Ju Shin.

                                

Les deux Coréens ont une moyenne similaire : 1,277 pour le Champion du monde et 1,270 pour son dauphin, Andres Carrion et Jiseung Han sont troisièmes avec 0,880 et 1,051. Le champion 2015 est 5ème avec 0,973, l’Espagnol Carlos Anguita est 6ème à 0,900 et l’Egyptien Youssef Ossama se classe 9ème avec 0,914… voilà pour les moyennes générales supérieures à 0,900.

                                

Quant à notre représentant français, Thibaut Espada, il n’aura pas réussi à élever le niveau de jeu qu’on lui connait habituellement notamment sur les compétitions nationales. Il se classe 12ème à 0,679.

                                

Le célèbre entraineur espagnol Jose Maria Quetglas, formateur des Espagnols et des Egyptiens, était présent à Hurghada pour observer les jeunes pousses. Il nous livre ses impressions sur le niveau des différentes nations du billard 3 Bandes :

"- Les joueurs d’Amérique du Sud tentent de préserver la beauté du jeu, inspirés en cela par l’école américaine et le grand Marcelo Lopez qui prône le développement de la série. Ces joueurs ont un style plaisant plébiscité par le public. Ils devront changer de style de jeu pour être plus performants sur la scène internationale.

- Les joueurs d’Europe centrale nous montrent qu’ils ont fondé leurs bases techniques sur un jeu plus solide. Le plus étonnant ici cette année est l’absence de Belges et de Néerlandais qui devraient suivre le pas de leurs grands champions. Le problème n’est pas forcément un manque de jeunes talents mais plutôt l’absence de modernisation de leurs écoles d’apprentissage. C’est le boulot de leurs fédérations qui doivent leur permettre de les accompagner sur les grandes échéances internationales.

- L’école espagnole vient de produire deux nouveaux joueurs avec, pour conséquences, de formidables résultats en championnat d’Europe. Andres Carrion est le Champion en titre et Carlos Anguita a pris le Bronze. Les deux joueurs sont issus de la formation spécifique espagnole qui continue son évolution. Nous attendons leurs successeurs qui émergeront de l’école de Los Narejos où des entraineurs sont rémunérés par le gouvernement depuis 1990.

                                

- La fédération égyptienne a suivi l’exemple espagnol, elle s’inspire de la structure européenne la plus performante dans ce domaine. Trois joueurs égyptiens ont participé brillamment à l’édition 2016 en montrant les progrès accomplis mais c’est tout récent et il faut leur laisser le temps. Ahmed Hatem en est le parfait exemple en atteignant les quarts de finale. Les dirigeants égyptiens ont fait d’énormes efforts pour professionnaliser leurs entrainements.

- Les Coréens ne nous surprennent pas et continuent leur magnifique développement. Leurs quatre représentants jouent dans un style purement classique enseigné dans leurs écoles à l’exception de Myung Woo Cho qui excelle sur les coups surprenants et inattendus. Ce qui surprend est qu’ils jouent presque tous sur le même modèle mais leurs résultats incomparables sont le fruit de nombreuses heures de pratique et de discipline. Leur supériorité est écrasante comme ils le démontrent sur chaque rendez-vous."

                                

Commentaires